LA ZONE
Espaces à part dans le cinéma contemporain
Après déjà six ans de déambulation dans le cinéma des deux dernières décennies, pendant lesquels nous avons souhaité mettre en avant certains cinéastes (apparus dans les années 2000) ou convergences narratives (la crise, le temps de l’innocence), nous avons décidé pour cette nouvelle saison de nous perdre sur des sentiers encore moins battus. Cette année, c’est la Zone.
Mais la Zone, c’est quoi ? Un espace, tout simplement. Un espace autonome, distinct du reste du monde. Ce n’est ni la campagne, ni la ville, c’est un entre-deux qui souvent n’a même pas de nom ; un territoire de banlieues pavillonnaires anonymes, de zones commerciales inquiétantes ou de provinces bucoliques qui ont tout du paradis perdu. C’est aussi la ville sous la ville, la réalité mystérieuse et insoupçonnée qui se dissimule derrière les décors qui nous semblent si familiers, le « quelque chose derrière les choses ».
La Zone, c’est surtout un lieu intermédiaire, presque un purgatoire. C’est un territoire d’errance que l’on ne fait que traverser, à pied, en train ou en voiture (rouge de préférence, si tant est qu’elle ne tombe pas en panne). C’est le lieu d’une quête intérieure pour les personnages qui l’arpentent. Qu’y cherchent-ils d’ailleurs ? Un remède à leur solitude ou une solution aux maux de l’humanité ; Dieu peut-être. Ou tout simplement eux-mêmes.
Si la Zone est un Ailleurs, elle ne nous est pas toujours étrangère : elle peut être une pure création mentale, l’espace de rêve ou de souvenirs dans lequel nous nous réfugions du danger ou fantasmons un autre quotidien. Et elle peut se révéler une prison à l’intérieur de nous-mêmes dont il nous faudrait briser les murs pour espérer nous retrouver…
Comme toujours, cette expédition en territoire inconnu nous donnera l’occasion d’explorer différents genres, différents pays, différentes expériences de cinéma. En optant pour la pellicule classique ou l’animation rotoscopique, pour la rigueur de plans fixes en scope ou la mobilité anxiogène de la caméra portée, pour le silence ou la saturation sonore, chaque cinéaste interroge à sa façon ces espaces si particuliers. Nous témoignerons de cette diversité de méthodes et de regards à travers une programmation aussi libre et variée que possible, reflétant notre goût pour la découverte et nos différences. Avec l’espoir qu’à l’issue de cette incursion, vous en sortirez, comme nous et les personnages de ces œuvres, sensiblement changés…
Voici les 9 films de notre programmation :
THE GAME, David Fincher (jeudi 2 octobre 2014)
HOME, Ursula Meier (jeudi 6 novembre 2014)
PAPRIKA, Satoshi Kon (jeudi 4 décembre 2014)
INSOMNIA, Christopher Nolan (jeudi 8 janvier 2015)
LE 4eme MORCEAU DE LA FEMME COUPEE EN 3, Laure Marsac (jeudi 5 février 2015)
L’ILE, Pavel Lounguine (jeudi 5 mars 2015)
LAKE TAHOE, Fernando Eimbcke (jeudi 2 avril 2015)
A SCANNER DARKLY, Richard Linklater (jeudi 7 mai 2015)
LE POUVOIR DE LA PROVINCE DE KANGWON, Hong Sang-soo (jeudi 4 juin 2015)
Retrouvez la programmation en images ici.
Rendez-vous le 1er jeudi de chaque mois à 20h30 aux 3 Luxembourg
A partir du jeudi 2 octobre
Chaque projection sera suivie d’un débat avec un invité